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Conservation et marché du carbone, moteurs d’asservissement à la civilisation

Sous l’impulsion du monde des affaires, les BINGOs (Big International NGOs ou grandes ONG internationales) – WWF, WCS, Conservation International, African Wildlife Foundation, The Nature Conservancy – qui ponctionnent à elles seules plus de 70 % des budgets mondiaux de la conservation (Mark Dowie)[1], et les institutions internationales telles que l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), défendent une accélération sans précédent des créations d’aires protégées à travers le monde. Le « New Deal » pour la nature du WWF ambitionne de porter de 15 % à 30 % la surface occupée par des aires protégées sur le globe (terres et océans confondus) d’ici 2030[2]. Greta Thunberg, la primatologue Jane Goodall et le célèbre narrateur de la BBC David Attenborough ont tous été mis à contribution dans la campagne Voice for the Planet – une initiative du WWF relayée activement par le Forum Économique Mondial[3] – pour promouvoir, à l’aide d’un discours larmoyant et d’images spectaculaires, ce qui est probablement l’un des plus grands plans d’accaparement des terres de l’histoire récente du capitalisme. Ce « colonialisme vert » (Guillaume Blanc), c’est ce que dénoncent et redoutent les défenseurs des minorités autochtones – Survival International, Minority Rights Group International ou encore Rainforest Foundation UK – estimant que 300 millions de personnes pourraient être affectées. En effet, les terres où se concentre 80 % de la biodiversité mondiale sont aujourd’hui habitées par des communautés évoluant encore relativement à l’écart des échanges marchands et monétaires mondiaux, des communautés encore épargnées par l’oppression technologique qui s’accentue très nettement dans la plupart des pays industrialisés du Nord.

Comme expliqué par le géographe Estienne Rodary dans son livre L’apartheid et l’animal, depuis le départ les aires protégées font office d’instrument de domination utilisé par l’Occident pour soumettre puis assimiler les peuples tribaux à la civilisation :

« Quand les premiers explorateurs européens ont pénétré les espaces des grands plateaux qui dominent les paysages d’Afrique australe, ils ont rencontré une très importante faune sauvage. Celle-ci est rapidement devenue une source d’approvisionnement et de revenus, provoquant un basculement écologique majeur de réduction des grands mammifères. Pour répondre à cette crise, les chasseurs et les administrations coloniales ont, au tournant du XXe siècle, restreint les prélèvements sur la faune, en créant des espaces dédiés à la chasse : les réserves. Ces zones enclavées étaient interdites aux populations noires et à la majorité des colons blancs, au profit d’une élite aristocratique britannique, rapidement rejointe par des hommes politiques et des hommes d’affaires anglais et américains. À partir des années 1930, ces réseaux de chasseurs ont progressivement basculé vers un nouvel outil de protection : les parcs nationaux. Ceux-ci entérinaient le développement d’une industrie du tourisme, d’abord destinée aux populations blanches du continent puis, dans les décennies suivantes, aux visiteurs européens. Ils répondaient par ailleurs à un souci politique de pérennisation de l’appareil conservationniste face aux mouvements d’indépendance qui se dessinaient sur le continent et qui allaient se prolonger jusqu’aux années 1990.

La consolidation des réserves et des parcs nationaux comme outils spatio-institutionnels s’est inscrite dans une logique plus large de construction d’un pouvoir blanc sur les sols africains, par lequel la coprésence de pratiques et de populations diverses a toujours représenté un enjeu politique central. Nulle part ailleurs la logique de conservation de la nature au moyen d’espaces protégés ne s’est aussi étroitement imbriquée dans une logique globale de sécurisation des espaces assignés à chaque communauté humaine. Cela signifiait deux choses : une ségrégation spatiale, avec une partition entre espaces blancs, espaces noirs et espaces « naturels », et un appareillage institutionnel capable de contrôler les mouvements des individus entre ces espaces. Cela signifiait également que les aires protégées avaient (et ont encore aujourd’hui) un appareillage administratif de contrôle et de gestion extrêmement lourd, centré sur la protection d’espèces – principalement des grands mammifères – dont la taille, l’abondance et la diversité n’ont pas d’équivalent à l’échelle mondiale. La focalisation sur ces espèces et notamment les big fives (éléphant, rhinocéros, lion, léopard et buffle), a pour effet de concentrer les actions autour des enjeux de menace : menace de la disparition des espèces sauvages qui justifie le maintien d’une militarisation poussée des parcs, mais aussi menace des bêtes sur les humains, qui justifie le cantonnement et la régulation des mouvements des visiteurs. »

Afin de poursuivre sa croissance, le capitalisme doit se mettre en quête perpétuelle de nouveaux espaces géographiques et temporels à conquérir, ainsi que de vies humaines et non humaines à exploiter. Dans le cas des aires protégées, il s’agit d’instaurer un nouvel ordre socio-économique sur des territoires autrefois gérés par des communautés locales où la propriété privée, le marché et l’accumulation de capital sont inexistants ou réduits à une sphère étroite de la vie quotidienne.

Dans la série documentaire Travail, Salaire, Profit diffusée récemment sur Arte[4], l’économiste togolais Kako Nubukpo détaille le fonctionnement d’une communauté villageoise traditionnelle :

« Moi je viens du sud du Togo et mon village est régi par une théocratie, par le pouvoir des prêtres de la forêt sacrée. Ces prêtres de la forêt sacrée, vous n’avez pas de rapport marchand avec eux. Ce sont des rapports liés à ce qu’on pourrait appeler des totems. Par exemple, le python, une espèce de serpent, représente le totem de ma tribu. Et il ne viendrait à l’idée de personne de vendre le python, pas même à des touristes américains qui vous donneraient des milliers de dollars pour ça. On est dans un registre où le sacré supplante toutes les relations marchandes. La forêt sacrée, il ne viendrait à l’idée de personne d’en vendre un bout, même si vous avez affaire à un investisseur chinois qui vous propose des millions de francs CFA pour acheter un lopin de terre. Même si vous mourrez de faim, il ne vous viendrait pas à l’idée de vendre un morceau de la forêt sacrée. Là, vous avez affaire à une société hiérarchisée de telle sorte que les relations marchandes sont cantonnées à une sphère, la sphère la plus petite de l’économie de subsistance où la production de maïs va permettre d’acheter un peu de riz, de gari de manioc, etc. Sur les grandes choses de la vie, le marché – et ce qu’il peut induire – ne va pas jouer. »

Évidemment, je ne cherche pas à ériger la théocratie en modèle pour l’avenir, mais plutôt à montrer que le marché n’est ni universel, ni indispensable à l’existence humaine. Autre concept présent dans d’innombrables cultures et que l’on retrouve dans la description de Kako Nubukpo, la notion de limite.

Au XIXe siècle, l’Occident en pleine ascension répandait le capitalisme en colonisant le Sud au nom de la « mission civilisatrice[5] » ; il fallait apporter la civilisation aux « barbares » et aux « sauvages ». Aujourd’hui, la mécanique coloniale du capitalisme n’a pas changé d’un iota, elle s’est simplement perfectionnée au fil des innovations sociales et technologiques.

Cette nouvelle forme de colonisation capitaliste prend des formes diverses. Prenons par exemple le marché du carbone offrant la possibilité d’assujettir à l’économie mondiale des communautés habitant des lieux isolés.

Appliquant « une approche business à la conservation », membre du programme REDD des Nations Unies opérant en Tanzanie, Carbon Tanzania[6] est l’une des nombreuses « entreprises sociales » chargées de répandre la lèpre capitaliste dans les coins les plus reculés de la planète. Elle est soutenue par l’une des BINGOs, The Nature Conservancy. Cette dernière fut dirigée jusqu’à il y a peu par Mark Tercek, un ancien de Goldman Sachs qui a mis en application les méthodes de Wall Street dans l’ONG, avec à la clé de nouveaux soutiens financiers – grandes firmes multinationales, riches philanthropes et gouvernements étrangers. Mark Tercek a été obligé de quitter son poste suite à des accusations de discrimination envers les femmes[7].

Sur son site, Carbon Tanzania se targue de gérer un portefeuille de projets « protégeant plus de 500 000 hectares de forêts naturels en Afrique de l’Est, empêchant l’émission de 200 000 tonnes de CO2 chaque année. »

« Carbon Tanzania occupe une position unique dans le monde de la conservation en Afrique de l’Est. Entreprise sociale dans l’âme, nous cherchons à recadrer la façon dont les gens voient et utilisent les paysages naturels. Notre approche commerciale pionnière garantit que la valeur est produite grâce à un réseau de parties prenantes, des communautés forestières elles-mêmes aux entreprises et aux individus qui fournissent les financements. »

Ce que fait Carbon Tanzania :

« Nous donnons aux communautés et aux gouvernements locaux les moyens de tirer profit de la gestion durable de leurs ressources naturelles.

Nos projets ciblés génèrent des crédits carbones forestiers qui sont vendus sur le marché volontaire.

Les revenus sont versés directement aux communautés pour le développement et les besoins de subsistance. Ces communautés possèdent une autonomie sur la façon dont les revenus sont dépensés.

La plupart des communautés dépensent les revenus pour des besoins tels que l’accès aux services de santé et le paiement des frais de scolarité ou des besoins de formation continue.

Grâce à ce système, les impacts de notre travail répondent automatiquement à de nombreux objectifs clés du développement durable [promu par les Nations Unies, Ndlr]. »

Carbon Tanzania est un bon exemple du stakeholders capitalism (capitalisme des parties prenantes), une opération de rebranding du capitalisme par le Forum Économique Mondial promue à travers la campagne pour le Great Reset, une « Grande remise à zéro du capitalisme[8] ».

Carbon Tanzania travaille entre autres avec des communautés Hadza, l’une des plus anciennes lignées de l’humanité évoluant depuis des millénaires dans la zone de Yaeda Chini, non loin du lac Eyasi. D’après Survival International, les Hadza vivaient essentiellement de la chasse et de la cueillette jusqu’aux années 1950[9]. Ils ont depuis perdu plus de 90 % de leurs territoires ancestraux accaparés au fur et à mesure par les fermiers, agriculteurs et éleveurs.

Selon le témoignage d’un Hadza :

« Nous ne plantions pas de cultures, nous n’avions pas de bétail, donc la plupart des gens – dont le gouvernement – ont considéré nos terres comme vides et inutilisées ».

L’ONG Survival International sur le mode de vie des Hadza :

« Leurs buissons à baies ont été coupés pour laisser place à l’agriculture ; forêts et brousse rasées pour la production de charbon de bois et l’irrigation de grands champs d’oignons. […]

Les Hadza accumulent très peu de possessions matérielles ; les possessions sont souvent redistribuées ; le partage est fondamental dans leur système de croyances. […]

Les Hadza valorisent hautement l’égalité, ils ne reconnaissent aucun leader officiel. Les femmes Hadza possèdent une grande autonomie et participent avec les hommes de manière équitable dans la prise de décision. […]

Les Hadza sont très concernés par l’égalité, déclare James Woodburn [un anthropologue ayant étudié les Hadza durant plusieurs décennies, Ndlr]. Les différences de pouvoir, de richesse et de statut sont systématiquement combattues. »

La perte de leurs territoires de chasse et la diminution drastique des populations d’animaux, en raison des pressions du développement, a compromis la perpétuation du mode de vie et de la culture Hadza ; une perte d’autonomie se transformant en opportunité pour l’expansion capitaliste, comme le montre l’exemple de Carbon Tanzania. D’après un article d’IPPmedia[10], l’entreprise intervient auprès de trois villages Hadza – Mongo Wa Mono, Domanga et YaedaChini. Chaque année, le projet « capitalise » 22 000 tonnes de carbone et empêche 18 700 arbres d’être coupés en « protégeant » 32 000 hectares de terres. En 2019, ce projet a été l’un des lauréats de l’Equator Prize du programme des Nations Unies pour le développement.

Selon Marc Baker, PDG d’origine occidentale de Carbon Tanzania, comme tous les membres de l’équipe dirigeante, les Hadza de ces communautés ont obtenu du gouvernement des droits sur leurs terres (Certificate of Customary Right of Occupancy ou CCRO) en 2011 :

« Les communautés ont mis en place des structures de gouvernance, des règlements et un plan d’utilisation des terres aidant à la protection de leur habitat forestier dans le but de générer des crédits carbone qui sont ensuite vendus à des entreprises et des individus souhaitant compenser leurs émissions de CO2. »

En 2019, soit cinq ans après le démarrage de la vente de crédits carbone, le projet avait généré pour la zone protégée environ 300 000 dollars distribués aux autorités suivant les niveaux de juridiction (province, circonscription et village), ainsi qu’à la communauté Hadza. L’article d’IPPmedia ne révèle pas en détails comment sont répartis ces revenus. En revanche, Carbon Tanzania paye par exemple un salaire de 80 000 shillings tanzaniens (environ 29 euros) à chacun des quarante-deux rangers, recrutés au sein de la communauté, chargés de la surveillance et de la protection des forêts et de la faune sauvage. Une somme à comparer avec le salaire moyen d’un ranger africain s’élevant à environ 249 dollars par mois d’après l’enquête Life on the frontline réalisée par le WWF en 2019[11].

Avec l’argent des crédits carbone, les communautés Hadza achètent de la nourriture, envoient leurs enfants à l’école et peuvent se permettre des soins médicaux, trois choses dont ils n’ont jamais eu besoin pour prospérer durant des millénaires. Mais c’était avant que le développement de l’État tanzanien ne ruine les écosystèmes dont dépendait leur mode de vie traditionnel. Dès lors, plusieurs contradictions apparaissent avec ce modèle de conservation : comment est-il possible de protéger une culture et un mode de vie assurant une autonomie complète (chasse et cueillette) à une communauté en rendant peu à peu – et insidieusement – ladite communauté dépendante du marché mondialisé du carbone ? Comment peut-on sérieusement imaginer que l’obtention d’un revenu pour acheter de la nourriture sur les marchés puisse contribuer à préserver une autonomie reposant sur des pratiques ancestrales telles que la chasse et la cueillette ? C’est complètement absurde. Comment peut-on être aveugle au point de croire qu’envoyer les enfants Hadza à l’école contribue à préserver leur culture, quand l’institution scolaire a servi dès le XIXe siècle à l’assimilation forcée des Indiens au Canada et aux États-Unis ? D’après Survival International, des milliers d’écoles-usines existent aujourd’hui dans le monde, scolarisant environ deux millions d’enfants autochtones « où ils sont dépouillés de leur identité autochtone et endoctrinés pour se fondre dans la société dominante[12]. » [À ce sujet, il faut regarder le documentaire Scolariser le monde de Carol Black, Ndlr]. Comme la plupart des cultures autochtones, les Hadza se transmettent leur savoir oralement de génération en génération, l’école ne leur est d’aucune utilité pour préserver leur culture, bien au contraire. Tout comme les médias de masse, l’école fait partie des outils de l’ingénierie sociale utilisés par les classes dominantes pour assurer la reproduction de l’État capitaliste.

« Tant qu’on n’apprendra pas dès l’enfance s’il faut être républicain ou monarchique, catholique ou irréligieux etc., l’État ne formera point une nation ; il reposera sur des bases incertaines et vagues ; il sera constamment exposé aux désordres et aux changements. »

« Mon but principal, dans l’établissement d’un corps enseignant, est d’avoir un moyen de diriger les opinions politiques et morales[13]. »

— Napoléon Bonaparte (1806)

Avec son « approche commerciale » de la conservation, Carbon Tanzania travaille à la marchandisation de la nature et à l’assimilation des Hadza par la civilisation techno-industrielle capitaliste, un processus qui finira par anéantir leur culture, comme pour tant d’autres peuples autochtones par le passé. Carbon Tanzania valorise financièrement le « capital naturel » – la nouvelle dénomination de la nature pour le WWF, l’UICN et le monde de la finance – préservé par l’action des communautés Hadza – et donc les exploite – afin de vendre de la « compensation carbone ». Toute entreprise ou individu de par le monde peut, grâce aux nouvelles technologies (Internet, industrie numérique, etc.), accéder aux services d’entreprises telles que Carbon Tanzania. Celle-ci propose de compenser annuellement les émissions d’un véhicule (entre 31 dollars pour une hybride et 83 dollars pour un SUV) ou d’un ménage (de 182 dollars pour une personne seule à 834 dollars pour un ménage de 10 personnes). Carbon Tanzania propose aussi à ses clients de compenser les émissions liées à leurs nuits d’hôtel, d’acheter des certificats afin de protéger des arbres pendant un an ou de faire une donation en échange de crédits carbone. De leur côté, les professionnels peuvent faire appel à Carbon Tanzania pour mettre en place la compensation carbone dans leur entreprise. Parmi les clients de Carbon Tanzania, on trouve de nombreuses agences de voyage proposant des safaris en Afrique.

Disséquer le modèle dominant de la conservation de la nature met donc en lumière de nouvelles dynamiques à l’œuvre au sein du système capitaliste globalisé. La finalité reste inchangée : soumettre de nouveaux territoires et leurs habitants à la tyrannie marchande afin d’en extraire de la valeur réinjectée par la suite dans l’économie globale. Dans leur ouvrage Capitalism and conservation, Dan Brockington et Rosaleen Duffy décryptent cette métamorphose :

« [E]n fournissant une voie par laquelle les entreprises et les hommes politiques peuvent devenir « verts », mais aussi à travers de nouvelles enclosures et des entreprises basées sur la conservation, le secteur de la conservation alimente les processus d’accumulation du capital. »

Ces nouvelles dynamiques auxquelles participent activement les BINGOs sont passées à la loupe dans un excellent documentaire d’Arte intitulé Nature, le nouvel eldorado de la finance (ou Banking Nature, disponible gratuitement en anglais sur Youtube[14]).

Qu’adviendra-t-il des forêts et des 32 000 hectares de terres cogérées par Carbon Tanzania lorsque des Hadza, enrichis par les crédits carbone et nouvellement conditionnés par l’école à l’idéal culturel de la civilisation industrielle, souhaiteront adopter le mode de vie occidental, construire leur maison individuelle et acquérir une voiture, aller au restaurant et au cinéma, écouter de la musique sur Spotify et regarder des séries Netflix sur leur télévision, acheter un casque sans fil sur Amazon et commander des burgers sur Deliveroo ?


[1] https://greenwashingeconomy.com/les-refugies-de-la-conservation-mark-dowie

[2] https://greenwashingeconomy.com/new-deal-nature-achever-planete/

[3] https://www.weforum.org/agenda/2019/09/greta-thunberg-climate-change-strikes/

[4] https://boutique.arte.tv/detail/Travail,_salaire_profit

[5] https://www.partage-le.com/2020/06/20/le-colonialisme-la-mission-civilisatrice-hier-et-aujourdhui-par-nicolas-casaux/

[6] https://www.carbontanzania.com/

[7] https://www.politico.com/story/2019/07/07/nature-conservancy-discrimination-leadership-turnover-1399149

[8] https://fr.weforum.org/agenda/2020/06/le-temps-de-la-grande-remise-a-zero/

[9] https://www.survivalinternational.fr/galeries/hadza

[10] https://www.ippmedia.com/en/features/hadza-wins-global-prize-developing-solution-climate-change

[11] https://www.worldwildlife.org/publications/life-on-the-frontline-2019-a-global-survey-of-the-working-conditions-of-rangers

[12] https://www.survivalinternational.fr/ecoles-usines

[13] https://www.partage-le.com/2017/01/03/sur-la-nature-sauvage-des-enfants-scolariser-le-monde-par-carol-black/

[14] https://youtu.be/y1EdZeRHgbM

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