Labels, normes et certifications RSE
L’amorce d’une démarche RSE se doit d’être communiquée auprès des acteurs de l’entreprise, mais également auprès du grand public. Depuis plusieurs années, labels, normes et certifications ont vu le jour pour permettre aux entreprises de prouver leur engagement et l’impact de leurs actions. Petit tour d’horizon.
[Mise à jour 19/11/2019]
Comme beaucoup de gens, j’ai cru pendant un temps – ou voulu croire – que la RSE était un progrès, une première étape de la transformation écologique des entreprises. Disons-le clairement, la RSE est une vaste farce. Des multinationales comme Unilever – premier acheteur d’huile de palme au monde – sont présentées comme des pionniers en matière de RSE. Google et Facebook se sont fixés comme objectif de consommer une énergie à 100% renouvelable, mais le renouvelable n’implique pas de stopper l’extraction de minerais, ni la construction d’infrastructures et encore moins la combustion de gigantesques quantités de pétrole. La dévastation des écosystèmes se poursuit alors dans les pays du Sud loin des yeux des occidentaux qui s’imaginent que la transition écologique est en cours. La RSE se base sur des critères environnementaux comme la neutralité carbone ouvrant la voie à la compensation carbone. Résultat, une entreprise comme Total se vante de faire de la RSE en promettant d’investir 100 millions de dollars par an dans la plantation industrielle d’arbres pour séquestrer du carbone. L’entreprise obtient ainsi, grâce à la compensation carbone, un droit à émettre du CO2. Un mécanisme de compensation similaire existe et se développe avec la financiaristaion de la nature.
Le mythe de l’entrepreneur s’associant au consom’acteur pour changer la société a la peau dure. C’est une impasse, un refus de voir la réalité qui pourrait nous coûter très, très cher. Si nous voulons vraiment sauver la planète, il nous faudra un changement bien plus radical qu’une simple modification des comportements de consommation. Un basculement d’ordre culturel s’avère indispensable. Nous devons évoluer d’une culture considérant la nature comme une vulgaire ressource à exploiter vers une culture vénérant la nature et montrant un profond respect pour la vie sous tous ses aspects. Nous en sommes très loin.
[Mise à jour 19/11/2019]
La norme ISO 26000 : la référence
L’ISO, l’Organisation Internationale de la Normalisation, s’est penchée sur les pratiques RSE afin de définir la notion de responsabilité sociétale et de lister les meilleures pratiques.
Publiée en 2010 après plus de 5 ans de concertation entre plus de 500 experts dont des représentants de gouvernements, des ONG, des industriels, des groupes de consommateurs et des chefs d’entreprises du monde entier, la norme ISO 2600 a identifié les meilleures pratiques en matière de responsabilité sociale et aide les entreprises et les institutions à les mettre en pratique au quotidien.
Cette norme ne donne pas lieu à une certification, mais sert de cadre et de guide managérial pour toute entreprise souhaitant se lancer dans une démarche RSE. Elle a donné naissance à trois documents clés : un support de communication, un support de formation et un document reliant ISO 26000 avec les Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales et avec l’Agenda 2030 de développement durable des Nations Unies.
Le Label Afnor : aussi adapté aux petites entreprises
Un expert RSE évalue la situation de l’entreprise à l’aide de référentiels internationaux tels que l’ISO 26000 ou le SD 21000. Après une étude de l’environnement de l’entreprise, l’analyse des pratiques et des consultations avec les parties prenantes, l’expert établit un rapport de performance et un niveau d’évaluation. L’expert prend en compte la capacité à identifier les enjeux RSE propres à l’entreprise, la stratégie déployée, la mise en œuvre concrète des mesures, le pilotage des résultats, l’adaptation du management et des RH ainsi que les process de production.
Le référentiel adaptable du Label Engagé RSE lui permet d’être transposable aux TPE et aux entreprises très spécifiques.
Le Label Lucie 26000 : des experts à votre écoute
Aligné sur l’ISO 26000, le label Lucie s’engage à aider toute entreprise souhaitant se lancer dans une démarche RSE. Résolument tourné vers l’avenir, le label Lucie a pour ambition de devenir un laboratoire d’initiatives engagées en développant des outils en accord avec l’ISO 26000. Des experts accompagnent les entreprises de tous les domaines.
B Corp : la communauté internationale
Fondée aux États-Unis en 2006, B Corporation regroupe à ce jour plus de 2500 entreprises du monde entier souhaitant affirmer leur engagement sociétal comme étant au cœur de leur activité. En intégrant la communauté B Corp, ces entreprises protègent leur mission tout en nouant des partenariats avec d’autres leaders engagés et acteurs du développement durable. Cela leur permet également d’être reconnus des consommateurs éthiques et de faire émerger une voix collective et internationale.
The UN Global Compact: la charte des Nations Unies
Les entreprises peuvent faire le choix de rejoindre le Global Compact et s’engagent alors à suivre 10 principes relatifs aux Droits Humains, aux normes internationales du travail, à l’environnement et à la lutte anticorruption. Il s’agit là de la charte la plus reconnue et la plus répandue à l’international.
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