Les Américains et la technocratie : Henry Ford
Cinquième et dernière partie de la recension du livre de Marius Blouin De la Technocratie. La classe puissante à l’ère technologique (2023). Les précédentes sont à consulter ici :
- Partie 1 : La technocratie, définition et origine
- Partie 2 : La gauche, la technocratie et la fable de la neutralité de la technologie
- Partie 3 : L’illusoire autogestion du système industriel
- Partie 4 : Les Américains et la technocratie : Thorstein Veblen, Edward Bellamy
Henry Ford (1863-1947), « prophète du Progrès » et capitaine d’industrie antisémite, est devenu célèbre pour avoir donné son nom au « fordisme » et au « compromis fordiste ».
« Le premier désignant un système de production qui fit l’admiration des bolcheviks comme des nazis : taylorisme, organisation scientifique du travail, modèles standard, assemblage à la chaîne, production de masse, en série, afin d’écraser les coûts de revient et de vente. Le second désignant une politique de bons salaires pour limiter la rotation des effectifs sur les chaînes (bien plus coûteuse pour l’entreprise) et permettre à la main d’œuvre d’acheter les voitures et les produits qu’elle fabriquait.
Ce sont le fordisme et le compromis fordiste qui portèrent l’essor de la société industrielle et de consommation de la Belle Époque aux swinging sixties, même si Ford lui-même n’a jamais eu le dessein de créer une petite bourgeoisie ouvrière, traquait les syndicalistes dans ses usines et refusait la vente à crédit de ses voitures. Mais un mythe est toujours plus grand que la réalité qui l’inspire. »
Au même titre que Thomas Edison, Ford fait partie de cette poignée d’ingénieurs-entrepreneurs autodidactes qui ont joué un rôle majeur dans le développement du système industriel. Des technologistes qui ont bâti des empires, qui ont imposé leur vision du monde à des centaines de millions de personnes par l’intermédiaire des macro-systèmes techniques qu’ils ont contribué à construire. Pour Ford comme pour nombre de technocrates, l’industrie compte plus que les opinions. C’est pourquoi « il fait des affaires en Australie, en Inde, en Europe, en Amérique du Sud, en URSS avec le pouvoir communiste comme en Allemagne nazie avec I.G. Farbenindustrie ». Il produit pour la Wehrmacht via ses filiales allemandes (tout comme IBM ou General Motors), et il produit pour l’US Army.
« Ford transforme l’industrie automobile et l’industrie automobile transforme l’Amérique ; ses villes, ses paysages, son mode de vie. Ford transforme l’Amérique et l’Amérique transforme le monde ; ses villes, ses paysages, son mode de vie. Le dieu invoqué dans Le Meilleur des Mondes (1932) s’appelle Notre Ford.
[…]
En 1945, Ford a gagné et le monde entier se convertit au fordisme. »
Mais Ford est un autodidacte. Il se distingue en cela des « capitalistes de l’avoir », de cette bourgeoisie intellectuelle qui se reproduit de génération en génération. Ford « n’est pas né riche et capitaliste, il l’est devenu, et même l’un des hommes les plus riches de tous les temps ».
« C’était un ingénieur, né dans une ferme du Michigan, comme le professeur Veblen était né dans une ferme du Minnesota, et qui, comme tous ses prédécesseurs et successeurs, de Thomas Edison à Steve Jobs, a impitoyablement exploité des idées qu’il n’a pas toujours trouvées lui-même. S’il n’a jamais fait partie du mouvement technocratique et s’est même opposé au New Deal de Roosevelt, Ford est le type même du technocrate spontané, fanatique de “l’économie réelle” et du one best way, intimement convaincu que les problèmes politiques sont des faux problèmes, mal posés et tous susceptibles de solutions techniques. Il s’oppose au “contrôle par le gouvernement” ou à la “propriété de l’État” parce qu’“il lui manque la faculté d’adaptation, et les bureaucrates ont la manie d’insister sur des règlements ou de s’inspirer de méthodes qui depuis longtemps ont perdu leur raison d’être. Aucune entreprise ne saurait être considérée comme une institution en ce sens qu’elle pourrait continuer indéfiniment sans changer de direction, ou modifier son produit ou se transformer”.
Ford déteste les idées générales, “les choses irréelles” comme “la marche générale des affaires” ou “le cycle des affaires”. “Les périodes de dépression sont tout simplement le résultat d’un manque d’intelligence et de prévoyance de la part des sommités industrielles et financières.” En tant qu’ingénieur entrepreneur, il réalise dans sa personne la fusion du capital et de la science, de l’avoir et du savoir. En d’autres termes, c’est un intellectuel organique de la classe capitaliste qu’il métamorphose par la force de sa réussite et par son prêche progressiste et darwinien en faveur de la révolution perpétuelle des instruments de production. »
Marius Blouin cite en suivant de longs passages d’un des livres de Ford, Le Progrès. Il y démonte un certain nombre de mythes, notamment la légende libérale selon laquelle la demande créerait l’offre.
« Dans notre jeunesse, nous avons connu des gens qui portaient leurs jaquettes jusqu’à ce qu’elles fussent vertes et complètement usées. On les disait “économes”. C’est ce genre d’économie qui s’opposait au progrès. Il n’y avait pas d’échanges, pas de circulation dans le cercle du “rendre service”, pas de vie dans cette conduite. Les marchandises sont faites pour être utilisées. C’est même leur seule raison d’être. L’utilisation est la force qui fait tourner le rouage de la vie.
Mais, les gens, comment feront-ils pour trouver l’argent pour acheter ces articles ? C’est là la tâche de la direction, de ceux qui sont à la tête. Si nous allons attendre la demande, nous pourrons attendre éternellement. La demande ne crée pas. C’est elle qui est créée. Si nous commençons une large production de marchandises et payons des salaires suffisamment gros, un pouvoir d’achat considérable sera répandu dans le pays qui absorbera les marchandises pourvu qu’elles soient bien faites et vendues à un prix équitable. La vague des échanges, le sang de la société coulera de nouveau. Il n’y a qu’une solution, – et celle de la production en est le début. […]
L’industrie doit produire des marchandises qui rendent service au public. L’industrie n’a guère comme but de faire vivre des gens […]. Mais si l’on ne paie pas de gros salaires, et s’il n’y a aucune pression vers des salaires encore plus élevés, alors la production ne sera pas absorbée et il n’y aura aucun motif pour la continuer. Ainsi l’industrie n’a pas été faite en premier lieu pour payer de gros salaires ; mais elle ne saurait vivre en rendant de réels services qu’en payant de gros salaires.
[…]
Toutes les ordonnances, quelles que soient leurs prétentions, tournent autour de la hausse des prix, de la restriction de la production, et de la réduction du pouvoir d’achat des salaires, directement et indirectement. Une ordonnance bien à la mode veut qu’on limite la production jusqu’à ce qu’elle réponde exactement à la demande. C’est là une idée très intéressante, mais elle se base sur l’illusion que la production dépend de la demande. L’inverse est vrai pour les affaires. La demande dépend de la production, et, en conséquence, une baisse de la production fera baisser la demande, si bien qu’avec ce système, production et demande iront ensemble vers le néant. »
En résumé, les prêtres de la sobriété, les pratiquants du colibrisme et autres thérapeutes en résilience ont faux sur toute la ligne.
Pour Ford, le système est structurellement croissanciste, en bouleversement constant du fait des progrès de la science et de la technologie, ainsi que de la compétition.
« Ce monde change constamment. Aucune industrie ne saurait s’arrêter, et aucune usine ne saurait le faire. Toute société dans ce pays avance ou recule – selon l’utilité des services qu’elle rend et selon la qualité de son travail. Il est fort agréable de songer à une grosse société industrielle comme à une institution éternelle qui nourrira pour toujours un grand nombre d’employés. Mais, c’est une chimère. […]
Ni l’usine, ni l’emploi ne sauraient être considérés comme stables. Ce sont des choses temporaires. »
Les progressistes entretiennent la légende selon laquelle certains « acquis sociaux » majeurs, dont la baisse du temps de travail et l’augmentation des salaires, auraient été obtenus par des luttes. En réalité, il s’agit surtout d’ajustements destinés à optimiser le fonctionnement du système industriel. Quant aux ingénus de droite qui en sont encore à croire au « travailler plus pour gagner plus », qui croient religieusement que la prospérité d’une économie industrialisée dépend du temps de travail (plus, c’est mieux), Ford leur fait également la leçon.
« Convenablement conduite, la machine doit donner à celui qui la mène un revenu suffisant pour acheter ce qu’il produit, et en plus elle doit lui permettre des loisirs. Ces loisirs sont d’une importance capitale pour la consommation des objets que la machine fabrique.
En 1914, nous avons porté nos salaires minima à cinq dollars par jour, et quelques années plus tard, nous avons fixé le minimum à six dollars par jour. […] En septembre 1926, nous avons commencé à réduire la semaine de travail à cinq jours de huit heures chacun. […]
Les événements ont pleinement démontré que la semaine de cinq jours donne un rendement supérieur à celui de la semaine de six jours. Notre production n’a pas été réalisée en bousculant les ouvriers, ou en faisant quelqu’autre sottise équivalente. L’augmentation de rendement est surtout due au meilleur travail de nos machines et à l’intérêt de nos hommes. […]
Dans un tel arrangement, le facteur humain est à envisager de deux angles différents. D’abord, il faut comparer le rendement réel avec le rendement théorique. Deuxièmement, il s’agit de créer des loisirs qui amélioreront le train de vie, et augmenteront ainsi la consommation. Nous avons trouvé – comme tout le monde – que huit heures par jour constituent la limite pour un bon rendement du temps en ce qui concerne l’ouvrier d’usine moyen. […]
L’effet de tout ceci sur la consommation est évident. Les industries de ce pays cesseraient bien vite si l’on revenait à la journée de dix heures, car les masses n’auraient pas le temps de consommer les objets produits. Par exemple, un ouvrier ne pourrait se servir de son automobile, s’il était tenu d’être à l’atelier de l’aube au crépuscule. Et ceci influerait sur une foule de choses, car l’automobile, moyen de transport facile et rapide par excellence, permet aux gens de voir ce qui se passe dans ce monde – ce qui mène vers une vie plus large, demande une nourriture plus abondante, des objets plus divers et de meilleure qualité, un plus grand nombre de livres, plus de musique – davantage de tout. […] »
Le système impose ses contraintes, ses exigences aux humains. La preuve :
« Si l’on avait introduit la journée de huit heures il y a vingt ans, dans toutes les industries, on aurait favorisé la pauvreté et non la richesse. Si nous avions préconisé la semaine de cinq jours il y a dix ans, nous aurions eu le même résultat.
C’est l’avènement de la grande corporation capable d’utiliser les forces motrices et des machines spéciales de précision, de réduire les gaspillages de temps, de matériaux et d’énergie humaine, qui a permis de réaliser la journée de huit heures. […]
L’importance des loisirs pour la consommation impose, pour ainsi dire, la semaine courte. La plus grande partie des marchandises est consommée par ceux qui les produisent. C’est là un fait qu’il ne faut jamais oublier. C’est le secret de notre prospérité. »
Apparemment, les effondrologues existaient déjà du temps d’Henry Ford.
« Les peureux prédisent toujours que telle ou telle matière essentielle manquera, mais ces pénuries ne se réalisent jamais selon leur plan. Maintes fois, on nous a raconté que les sources de pétrole ne dureront plus que quelques années. D’autres savent que le sol cessera d’être fertile dans le cours des âges et que nous mourrons de faim, et ainsi de suite. […]
Ne vaut-il pas mieux prendre les choses telles qu’elles sont et se dire que toute pénurie, s’il y en a, entraînera la découverte d’une substance nouvelle, peut-être meilleure, qu’on substituera ? »
Dans les années 1970, il y avait le Club de Rome, aujourd’hui on a Pablo Servigne, Arthur Keller, Timothée Parrique, Gaël Giraud, Jean-Marc Jancovici et sa clique de shifteurs qui nous annoncent une catastrophe imminente si des « politiques publiques hypervolontaristes[1] » ne sont pas déployées rapidement. Mais la catastrophe est déjà là, c’est le système industriel. Et l’effondrementalisme est une escroquerie, un piège technocratique[2].
Henry Ford exploserait certainement de rire à écouter les planificateurs qui veulent « piloter » le système industriel, prendre le contrôle du gouvernail pour le faire aller là où bon leur semble.
« Un système de direction fixe et rigide n’est pas un système de direction du tout, mais tout simplement un système. Toute personne qui veut diriger selon des règles ferait bien de se demander si c’est elle qui dirige ou si elle est dirigée. Il est, en effet, bon de savoir si l’on dirige son affaire ou si l’on est dirigée par elle. […] Mais les affaires d’aujourd’hui sont comme le bateau d’un explorateur qui rencontre constamment des conditions nouvelles. Aucun système de direction ne saurait le guider. Tout dépend de l’homme sur la passerelle. Si nous arrivons à comprendre la différence entre un système de direction et un dirigeant, nous aurons fait un bon pas en avant pour envisager les problèmes des affaires naturelles du point de vue de la maîtrise. »
Il rigolerait tout autant des anarchistes qui veulent autogérer l’industrie. Il montre au passage que les régimes libéraux en Occident ne sont en réalité pas des démocraties au sens originel du terme[3].
« Le but de toute entreprise doit consister dans la réalisation de quelque chose d’utile par les procédés les plus économiques. Une affaire qui se gère automatiquement n’existe pas. On ne saurait inventer des méthodes ou des formules capables de remplacer un jugement mûri ou une direction. Un jugement mûri n’est possible que lorsqu’on possède tous les éléments de la chose à juger, et il n’y a pas de direction si le directeur ne sait pas ce qu’il dirige. La direction doit être confiée à une seule personne et, par conséquent, la décision finale doit toujours rester entre les mains d’une seule personne.
Il n’y a pas de place pour la démocratie dans les affaires, si “démocratie” veut dire la formation des principes de direction par les votes d’une foule ou de ses délégués. La théorie du gouvernement démocratique, qu’on applique aux nations, n’a jamais paru assez pratique pour l’essayer dans les affaires ; car elle ne fait rien pour réaliser quoi que ce soit. Elle commence et elle finit avec des discussions. La dite “démocratie” se réduit généralement au pouvoir du meneur de convaincre la majorité des gens que ce qu’il a fait, ou est en train de faire, est excellent et dans leurs meilleurs intérêts. […]
Ainsi, la démocratie n’est nullement désirable pour les affaires, si nous entendons par “démocratie” que les décisions doivent résulter du vote de nombreuses gens qui ne savent pas ce qui se passe [autrement dit, qui ne sont pas des experts, des ingénieurs et des techniciens, NdR]. Pour moi, la démocratie dans la gestion des affaires consiste dans la reconnaissance des mérites et des capacités et dans la préparation pour l’avancement selon les aptitudes de chacun. Car, de cette façon nous pouvons être sûrs que les choses seront faites par ceux qui sont les plus qualifiés pour les faire, et que tout homme sera récompensé selon ses mérites d’homme d’action et non selon ses capacités oratoires. Je n’ai jamais vu quelqu’un capable de faire marcher une voiture en lui parlant, et pourtant il me semble qu’il y ait une idée de ce genre derrière l’idéal démocratique appliqué à l’industrie, au lieu de reconnaître les mérites. »
Le meilleur ennemi de la pauvreté, c’est la croissance matérielle, donc la continuation du désastre écologique globale.
« Nous savons que les gros salaires avec la grosse production qui en résulte pour donner satisfaction à la grosse consommation, sont les meilleurs moyens pour livrer assaut à la pauvreté. »
L’ingénieur doit se substituer au politicien, c’est l’évolution « naturelle » selon Ford. Il suggère également que la machine ne remplacera pas le travail humain.
« Il est naturel et conforme au progrès de remplacer le politicien par un ingénieur ; car celui-ci sait réaliser ce que l’autre ne saurait jamais faire. L’ingénieur crée et met de l’ordre tandis que le politicien sait à peine diriger ce qui est disponible actuellement. Un bon ingénieur n’est pas un maniaque de la standardisation. L’homme mécanique, dit “robot”, est la création d’un cerveau doué d’une très vive imagination, mais d’une grande ignorance et toute la conception est enfantine, ce qui ne saurait étonner, car elle est basée sur l’erreur que la machine supprime le travail au lieu de le favoriser et qu’elle est destinée à prendre la place des hommes au lieu de produire pour eux. […]
La mission de l’ingénieur c’est la liberté. Avant son arrivée, les hommes étaient fixés à un petit coin de terre. Le rail, l’auto et l’avion ont libéré les hommes. La lumière artificielle a allongé les journées. Une nourriture plus saine et l’hygiène ont augmenté la durée de vie[4]. L’ingénieur a émancipé la pensée et créé le sentiment qu’on pourrait être maître des éléments et de son entourage. Bref, il a trouvé la société immobile et il l’a rendue mobile. Pourtant, il est accusé par les gens qui ne lisent que dans les livres de vouloir figer le monde dans un moule rigide !
La pensée américaine sur les questions industrielles diffère considérablement de celle du reste du monde. Si l’Amérique a de la valeur pour le monde, c’est parce que l’Amérique est américaine, et sa valeur ne serait pas rehaussée par une transformation. »
La machine supprime le travail, dès le départ c’est même son principal but pour faire des économies de main-d’œuvre. Les briseurs de machines du mouvement luddite s’étaient révoltés au XIXe siècle notamment en raison de l’augmentation du chômage causée par la mécanisation de l’industrie textile[5]. Selon certaines estimations, l’essor de l’intelligence artificielle pourrait automatiser, autrement dit supprimer, de 30 à 50 % des métiers au cours des vingt prochaines années en Europe et aux États-Unis. La classe ouvrière a été broyée par l’automatisation, aujourd’hui l’IA commence à s’attaquer au travail intellectuel. Difficile de savoir où cela nous mènera étant donné tous les facteurs à prendre en compte (géopolitique, événements naturels imprévus, disponibilités des ressources, décisions prises par les élites de la technocratie, etc.), mais la logique du système industriel veut rendre l’humain obsolète. Dans un milieu technologique, ce qui ne peut pas être programmé, totalement contrôlé, constitue une menace. Tout ce qui n’est pas machinisé, robotisé, doit disparaître.
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https://reporterre.net/Gael-Giraud-Si-l-Inde-et-l-Asie-du-Sud-Est-deviennent-invivables-trois-milliards-de ↑
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https://sniadecki.wordpress.com/2019/10/02/louart-collapsologie/ ↑
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Pour creuser le sujet, lire Francis Dupuis-Déri, Démocratie : histoire politique d’un mot aux États-Unis et en France, 2013. ↑
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C’est l’espérance de vie et non la durée de vie qui a augmenté. Les deux sont systématiquement amalgamés par les laudateurs du Progrès. ↑
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Voir Kirkpatrick Sale, La révolte luddite, 2006 ↑