Selon l’INRA, la permaculture est viable économiquement
La permaculture suscite de plus en plus d’intérêt de la part du public, des médias et des scientifiques. Une étude a été menée par l’INRA de 2011 à 2015 sur le site de la ferme du Bec Hellouin en Normandie. Il en ressort des résultats encourageants pour l’avenir de l’agriculture permanente.
La permaculture, une activité rentable
L’étude portait sur une parcelle de 1000 m2 dont 42% de cultures sous serre, elle a montré que la permaculture permettait de rémunérer de manière suffisante une personne ayant le statut agricole. Concrètement, le revenu dégagé par la culture de cette surface s’établissait à 33 000 euros en 2013 pour grimper à 57 000 euros l’année suivante. Non seulement l’activité est rentable, mais la parcelle de 1000 m2 produit sensiblement la même quantité qu’une parcelle de 1 hectare ou 10 000m2 en maraîchage bio diversifié.
Un des principes de la permaculture étant le bannissement des machines agricoles, nombreux sont les sceptiques concernant la viabilité économique d’un tel modèle de culture où la majorité du travail est réalisé à la main par le permaculteur. Cette étude prouve qu’il est tout à fait réaliste d’envisager de vivre correctement en pratiquant la permaculture sur son exploitation, même s’il est précisé que 1000 m2 ne sont toutefois pas suffisants pour établir une microferme. Comme le précise Charles Hervé-Gruyer, le Bec Hellouin est un laboratoire d’expérimentation où beaucoup de choses sont testées, il y a donc des réussites comme des échecs, ce qui a également impacté les résultats de l’étude. Il précise également que le sol où se trouve sa ferme est à la base peu fertile, ce qui a nécessité un travail important pour l’améliorer.
De nombreux avantages pour l’environnement de la microferme
Dans le rapport d’étude, Charles Hervé-Gruyer détaille énumère certaines des externalités positives remarquées sur son exploitation mais pas encore démontrées scientifiquement :
Au niveau environnemental :
• Création d’humus, le sol gagne en épaisseur et devient plus fertile au fil des années
• Séquestration de carbone dans les sols et les arbres
• Développement de la biodiversité
• Création de microclimats favorables
• Protection des ressources en eau (mares, rivières, nappes)
Au niveau sociétal :
• Création d’emplois
• Production de la nourriture localement
• Moindre recours aux énergies fossiles
• Aliments bio de meilleure qualité et impact sur la santé
• Lien social et embellissement des paysages
L’essor de ce type de microferme permettrait, pour la production maraîchère, de produire un maximum sur une surface minimum. Le reste du terrain est donc utilisé pour la plantation de haies fruitières, de forêt-jardin, de pré-verger, de verger-maraîcher, élever des animaux ou encore installer des ruches etc. Et rappelez-vous les arbres stockent du carbone, ce sont donc de précieux alliés dans lutte contre le réchauffement. Une autre étude est d’ailleurs en cours à la ferme du Bec sur la séquestration du carbone.