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Congrès mondial de la nature de l’UICN : la mafia environnementale se réunit à Marseille

« Le capitalisme est un racket légitime organisé par la classe dirigeante. »

– Al Capone

« On se trompe chaque fois que l’on veut expliquer quelque chose en opposant la Mafia à l’État : ils ne sont jamais en rivalité. La théorie vérifie avec facilité ce que toutes les rumeurs de la vie pratique avaient trop facilement montré. La Mafia n’est pas étrangère dans ce monde ; elle y est parfaitement chez elle. Au moment du spectaculaire intégré, elle règne en fait comme le modèle de toutes les entreprises commerciales avancées. »

– Guy Debord, Commentaires sur la société du spectacle, 1988.

En ce début du mois de septembre, la pègre environnementale fait aussi sa rentrée. Le Congrès mondial de la nature de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) se déroulera du 3 au 11 septembre 2021 pour, nous dit-on, « définir les priorités et guider les actions de conservation et de développement durable ». Lieu choisi : Marseille. Faut-il y voir un hommage à la French Connection ?

L’UICN est une organisation hybride de type « parapluie ». Dotée d’un statut d’ONG, celle-ci regroupe plus de 1 400 membres, à la fois des gouvernements, des organisations privées et publiques, des fondations et de puissantes ONG (WWF, Wildlife Conservation Society, Conservation International, African Wildlife Foundation et The Nature Conservancy pour citer parmi les plus puissantes). À cela s’ajoutent six commissions composées de plus de 18 000 technocrates, « de vastes réseaux actifs de scientifiques et d’experts fournissant à l’UICN et à ses Membres un savoir-faire solide et des conseils stratégiques en faveur de la conservation et du développement durable[i]. » L’UICN a notamment créé un référentiel permettant de catégoriser les aires protégées (AP) selon divers niveaux de protection[ii]. Depuis 1964, elle est également à l’origine de la liste rouge des espèces menacées qui se présente comme « la source d’information la plus complète au monde sur le risque d’extinction des espèces animales, fongiques et végétales à l’échelle mondiale[iii]. » Plus récemment, elle a lancé la « liste verte des zones protégées et conservées » afin de promouvoir les bonnes pratiques en matière de protection de la nature[iv].

La couverture dont bénéficie le Congrès mondial de la nature est révélatrice de la puissance et de l’autorité acquises par l’UICN. Parmi les ONG environnementales présentes et/ou relayant l’information, on trouve les poids lourds qui échouent lamentablement à sauvegarder quoi que ce soit depuis des décennies – WWF[v], Greenpeace[vi], France Nature Environnement[vii], LPO[viii]. Toutes – sauf Greenpeace – sont subventionnées à des degrés divers par l’argent du contribuable. Du côté de la presse et des médias, dont la survie repose également sur le racket du peuple par l’État, l’ensemble du spectre politique couvre le Congrès mondial de la nature – France Culture[ix], BFM Business[x], L’Info Durable[xi], Le Figaro[xii], Challenges[xiii], L’Express[xiv], Les Echos[xv], Le Monde[xvi], TV5 Monde[xvii], Libération[xviii], Nouvel Obs[xix], Novethic[xx], Geo[xxi], Environnement Magazine[xxii], Sud-Ouest[xxiii], Sciences et avenir[xxiv], France 3[xxv], 20 Minutes[xxvi], France 24[xxvii], France Info[xxviii], etc.

Même Reporterre, qui se présente pourtant comme un média alternatif et dissident, reste très timoré en évoquant rapidement la biologie de synthèse ainsi que le « congrès alternatif » organisé par l’ONG Survival International (Notre terre, notre nature) dont l’objectif est de « décoloniser la conservation de la nature[xxix] ». Reporterre rappelle tout de même que « les motions votées par l’UICN sont des recommandations plus que des dispositions contraignantes », une sorte de répétition générale avant la COP 15 biodiversité qui prendra place à Kumming en Chine en 2022. Maud Lelièvre, présidente du comité français de l’UICN, « espère que dans la déclaration finale, l’UICN demandera officiellement à tous les États que 10 % des 13 milliards d’euros prévus pour la relance post-Covid soient consacrés à la nature. »

Après avoir travaillé près de six années dans la conservation et suivi de près l’actualité sur le sujet, je peux dire aujourd’hui que le traitement médiatique des thèmes liés à la protection de la biodiversité est parcimonieux, médiocre et uniforme. Ceci est d’autant plus vrai pour les médias et ONG francophones. Dans Fabriquer un consentement, le linguiste Noam Chomsky et l’économiste Edward S. Herman parlent de « relation totalement symbiotique » entre les mass médias et de « puissantes sources d’information » qui font autorité et produisent un « flux continu et stable d’information brute ». Cette description correspond bien à la relation nouée par les médias avec l’UICN. Quand l’UICN publie par exemple un communiqué indiquant que la population des rhinocéros noirs se porte un peu mieux, la presse se contente bien souvent de relayer sans questionner l’objectivité de l’UICN ni relever les conflits d’intérêts potentiels. Ces jours-ci, nous assistons au même cirque avec le Congrès mondial de la nature.

La Suisse, Nutella et Veolia sponsors majeurs du congrès

La Suisse, Nutella et Veolia sont les trois principaux sponsors du Congrès mondial pour la nature[xxx]. Que peut-on raisonnablement attendre d’un événement financé par un paradis fiscal, un fabricant de saloperies industrielles à base d’huile de palme et une multinationale qui dérobe l’eau aux peuples ? Je vous laisse réfléchir à cette question. Pour alimenter votre réflexion, sachez que le siège de l’UICN se situe à Gland en Suisse ; celui du WWF International également. Quand les défenseurs de l’environnement installent leur siège dans les paradis fiscaux, cela n’augure rien de bon pour la nature.

Parmi les sponsors secondaires du congrès, on trouve les gouvernements coréen et états-unien, le second étant décrit comme un « leader mondial dans les actions de conservation de la nature ». Nous reviendrons plus tard sur ce point.

L’Initiative de foresterie durable (Sustainable Forestry Initiative ou SFI), un label bien moins robuste que le FSC selon l’ONG NRDC (Natural Resources Defense Council), soutient également ce congrès marseillais. Le SFI dispense les industriels du bois de respecter les droits des peuples autochtones et autorise la conversion de forêts naturelles en plantations industrielles, les coupes rases, les OGM et l’usage de pesticides dangereux[xxxi]. Rien d’étonnant puisque son conseil d’administration est dominé par des cadres de l’industrie[xxxii]. À noter que le label FSC, tout comme le label RSPO pour l’huile de palme « durable », est également une calamité écologique et sociale[xxxiii]. Peu importe le secteur d’activités, la labellisation a toujours été et sera toujours une vaste escroquerie.

La gestion forestière « durable » selon J.D. Irving, l’un des industriels siégeant au conseil d’administration de Sustainable Forestry Initiative. J.D. Irving sème le chaos et la dévastation dans l’état du Maine (Canada) où il est l’un des plus grands propriétaires terriens. L’une de ses spécialités est l’épandage de glyphosate par hélicoptère.

Dernier sponsor du Congrès pour la nature, l’alliance Vigilife. Regroupant des organisations publiques et privées, elle « développe un “Observatoire mondial du vivant” basé sur l’utilisation et le partage des technologies innovantes comme l’ADN environnemental (ADNe).

L’Observatoire Français de la Biodiversité (OFB) en dit plus à ce sujet :

« Cette nouvelle approche de surveillance des milieux naturels permet de recenser, à partir des traces d’ADN présentes dans un échantillon d’eau, les espèces présentes dans les milieux aquatiques.

Le principe se fonde sur le fait que tout être vivant laisse des traces d’ADN (écaille, mucus, etc.) dans le milieu naturel. En prélevant un peu du milieu naturel, des fragments d’ADN des êtres vivants sont également récupérés[xxxiv]. »

Vigilife prétend « mettre l’innovation au service de la connaissance et de la protection du vivant. » Pour être encore capable de tenir ce discours consternant de niaiserie en 2021, il faut être soit un fou, soit un scientifique. Les causes de l’extermination du vivant en cours sont décrites par des observateurs avisés depuis le début de la révolution industrielle. Depuis des décennies, les rapports scientifiques se suivent et se ressemblent, mais la désintégration du monde s’accélère à mesure que le développement industriel et technologique progresse.

En réalité, cette collecte des données ADNe destinée à alimenter des banques nationales et mondiales sur la biodiversité constitue une première étape pour intégrer l’ensemble du vivant sur Terre au marché. Comme l’analyse l’économiste Hélène Tordjman, qui étudie la question depuis plusieurs années déjà, la marchandisation du vivant se déroule en trois étapes distinctes – qualification de l’objet en marchandise, évaluation monétaire puis transformation de la valeur en prix au travers de l’échange. Les scientifiques interviennent au cours de la première étape dans la « normalisation technique » pour « définir l’objet et ses contours de manière à ce qu’il soit mesurable, comparable et fongible[xxxv] ». S’en suivent l’appropriation juridique par l’État et l’expropriation. Pour en savoir plus, lire « Comment transformer la nature en marchandise ».

Si le lecteur reste sceptique, il pourra par exemple consulter une étude récente montrant l’ampleur du hold-up en cours sur le vivant. Sur 13 000 séquences génétiques marines brevetées provenant de 862 espèces, allant du micro-organisme au cachalot, le géant allemand de la chimie BASF en possède 47 %, les autres firmes 37 %, et les universités 12 %.

« Le marché mondial de la biotechnologie marine devrait atteindre 6,4 milliards de dollars d’ici 2025, et couvre un large champ d’applications commerciales pour les industries pharmaceutique, chimique et des biocarburants[xxxvi] ».

Les scientifiques et les ingénieurs participant à cet accaparement global du vivant par les industriels doivent bien se mettre dans le crâne que nous les considérons comme responsables de leurs actes. Ils sont par conséquent nos ennemis, au même titre que la racaille politicienne ou que les parasites ultrariches.

Revenons au Congrès mondial de la nature.

Jetons un rapide coup d’œil aux partenaires du ministère de la Transition Écologique pour l’organisation de cet événement : CMA-CGM (« leader mondial du transport maritime et de la logistique »), Ponant (« Numéro 1 de la croisière de luxe »), Caisse d’épargne, BFM Business, Yves Rocher, Kering (groupe de luxe du milliardaire François Pinault), France Inter, France Bleu, Petit Bateau, SNCF, BNP Paribas, L’Oréal, Bouygues Immobilier, 20 Minutes, JC Decault, Pernod Ricard (« numéro 2 mondial des Vins et Spiritueux »), Malongo, RFI, France 24, etc.

La liste des exposants (LVMH, Enedis, « Business & Nature Hub », Groupe La Poste, Église verte, etc.) ajoute une dose d’absurdité à l’ensemble de l’opération[xxxvii]. À noter qu’Engie sera présent également[xxxviii]. Que du beau monde !

On pourrait continuer sur des pages à évoquer les conflits d’intérêts de l’UICN. Sa célèbre liste rouge, loin d’être objective, est sponsorisée par Toyota ou encore par l’argent du pétrole à travers l’Agence environnementale d’Abu Dhabi[xxxix] ; ses « parrains » et « marraines » sont issus de l’aristocratie mondiale (le prince Albert II de Monaco, la reine Noor Al Hussein, le prince Carl Philip de Suède) et du monde des affaires (le milliardaire australien de l’industrie minière Andrew Forrest, Frank Mars de la richissime famille Mars, etc[xl]) ; ses projets sont financés par les pires industriels au monde (Total, Shell, Nestlé, Rio Tinto (géant minier), Newmont Mining Corporation (numéro un mondial dans l’extraction minière de l’or), Sakhalin Energy (pétrolier russe), etc[xli].). L’UICN reçoit également des millions d’euros de fondations créées par des ultrariches ou par des multinationales. Citons la fondation MAVA créée par le milliardaire Luc Hoffman, petit-fils du fondateur du laboratoire pharmaceutique Hoffmann-La Roche, un leader mondial des biotechnologies[xlii]. On trouve aussi la fondation Renova créée par les géants miniers Vale et BHP Billiton juste après la catastrophe minière de Mariana au Brésil[xliii].

Dans son rapport d’activités de l’année 2019, l’UICN annonce qu’elle œuvre à « valoriser la biodiversité » :

« L’UICN aide les entreprises à mieux comprendre et valoriser la biodiversité. L’UICN a contribué au lancement de Business for Nature (Les entreprises pour la nature), un regroupement mondial d’entreprises avant-gardistes et d’organisations influentes appelant à agir pour inverser la perte de nature et restaurer les systèmes naturels vitaux de la planète. L’UICN a également facilité la création de SwissBiz4Nature, une initiative soutenue par le gouvernement suisse qui travaille avec des entreprises internationales pour mettre en valeur les bonnes pratiques et aider les entreprises à réaliser un suivi de leurs performances en matière de biodiversité.

Afin de faire de la valorisation de la nature la nouvelle norme pour les entreprises en Europe, l’UICN a travaillé avec ses partenaires dans le cadre de la campagne We Value Nature (Nous valorisons la nature), financée par la Commission européenne. La campagne cible les principaux secteurs d’activité, en identifiant les obstacles et en offrant des solutions adaptées afin d’aider les entreprises à devenir plus durables[xliv]. »

Mais quelles sont donc ces entreprises « avant-gardistes » et « influentes » ? Au sein du comité stratégique de Business for Nature, on trouve Keith Tuffley, vice-président de Citigroup, l’un des mastodontes du secteur bancaire international. Notre ami Keith interviendra durant le Congrès mondial de la nature à Marseille[xlv]. Quelques autres membres stratégiques de la coalition Business for Nature : Alice Durand-Reville du groupe Danone, Magali Anderson du groupe LafargeHolcim (leader mondial des matériaux de construction), Leyla Ertur du groupe H&M, Rebecca Marmot du groupe Unilever, Kathleen McLaughlin du goupe Walmart (la famille Walmart est l’une des plus riches au monde) et Anu Paasiaro du groupe Yara International (géant mondial des engrais chimiques). Parmi les plus de soixante partenaires de l’initiative Business for Nature, on trouve le Forum Économique Mondial, le WWF, les Nations Unies ou encore la B Team du milliardaire Richard Branson qui s’envoyait récemment dans l’espace avec d’autres parasites de son espèce. La « Capitals Coalition » intègre également les partenaires. Œuvrant à établir des protocoles permettant aux entreprises « d’identifier, de mesurer et de valoriser leurs impacts et leurs dépendances au capital naturel, au capital social et au capital humain », cette autre coalition compte plus de 380 organisations dont quelques grands noms de l’écologie – Coca-Cola Company, Total, Shell, L’Oréal, Kering, Dow Chemical (géant de la chimie), Commission européenne, Nations Unies (UNEP), Banque mondiale, laboratoire Hoffmann-La Roche, H&M, Hugo Boss, HeidelbergCement, LafargeHolcim, LVMH, Nestlé, Unilever ou encore Walmart[xlvi].

Bref, la grande famille UICN agglomère la pire vermine qui existe sur Terre.

UICN : l’échec dans la peau

Sans le vouloir, le gouvernement français laisse deviner l’ampleur du fiasco. Sur une page du site Vie Publique intitulée « Le Congrès mondial de la nature et l’UICN en sept questions », au moment de citer les « réalisations de l’UICN », on s’attendrait à voir des résultats, des chiffres et des statistiques relatant les nombreux succès des actions de conservation de l’UICN[xlvii]. À la place, on a droit à une énumération des ingrédients du sandwich technocratique qu’est devenue l’industrie de la conservation : création de la liste rouge ; élaboration de plusieurs conventions internationales (Ramsar, COP Biodiversité, CITES) ; publication de la « stratégie mondiale de la conservation » ; lancement des « solutions fondées sur la nature » (du greenwashing, encore[xlviii]) ; etc. Aucune de ces mesures n’a permis de freiner le carnage, encore moins de le stopper. Même néant abyssal sur le site du Congrès mondial de la nature où l’UICN ose se féliciter de « plus de 70 ans d’impact[xlix] ». Bel « impact » en effet, la nature a sacrément morflé. Nous en profitons pour rappeler au lecteur que les sommets internationaux tels que les COP, au même titre que l’Union européenne, les banques centrales et les institutions internationales (ONU, FMI, Banque mondiale, etc.), font partie de l’écosystème florissant des « Institutions Non-Majoritaires », un doux euphémisme du langage technocratique pour signifier que ces institutions sont antidémocratiques[l]. Elles servent à court-circuiter le pouvoir politique local, comme l’État moderne avec les campagnes autrefois.

Le One Planet Summit, énième sommet international fréquenté par la lie de l’humanité.

Illustrons l’inefficacité parfaite de l’UICN en prenant l’exemple de la Convention sur le commerce international de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES[li]). Entré en vigueur en 1975 et signé aujourd’hui par 183 pays, ce texte devait à l’origine réguler le commerce mondial d’espèces menacées. En accordant aux pays signataires des permis d’exportation et d’importation d’espèces sauvages en fonction de leur abondance dans la nature, il s’agissait de maintenir les prélèvements à un niveau suffisamment bas pour que la ressource se renouvelle. Pour reprendre un terme cher à nos amis escrologistes, il fallait que ce commerce devienne « durable ». La CITES affirme ainsi fournir une « protection à plus de 37 000 espèces sauvages – qu’elles apparaissent dans le commerce sous forme de plantes ou d’animaux vivants, de manteaux de fourrure ou d’herbes séchées. » D’après un récent rapport, en comptabilisant les transactions légales et illégales, le commerce d’espèces sauvages est estimé à « au moins 450 milliards de dollars » chaque année. Quant à la part légale, elle s’élèvait à environ 350 milliards de dollars pour l’année 2016. Ce chiffre se décompose comme suit : 300 milliards pour les poissons et fruits de mer ; 20 milliards pour l’ameublement de luxe en bois exotique ; 15 milliards pour la mode (vêtements, chaussures, sacs, etc.) ; le reste comprend les animaux de compagnie exotiques, la viande sauvage, les ornements, bijoux et animaux de zoo[lii]. Ce commerce (légal et illégal) menace un cinquième des espèces sauvages et concerne plus de 65 % des familles de vertébrés ; c’est la seconde cause de l’extinction massive en cours, juste derrière la destruction de l’habitat[liii].

Problème, tout semble montrer que le système CITES institutionnalise le pillage d’espèces sauvages en gommant la frontière entre légalité et illégalité. La journaliste indépendante Rachel Nuwer révélait en 2018 l’envers du décor : permis d’export-import régulièrement achetés et/ou vendus par les États, nombre d’espèces commercialisées dix fois supérieur à l’inventaire CITES, fraudes multiples dans les estimations sur l’abondance des espèces (la population d’une espèce est de plus souvent estimée statistiquement, rarement comptabilisée par observation directe), incohérence dans les données entre pays exportateurs et pays importateurs, etc. Cette comédie dure depuis des décennies[liv]. Ajoutons en sus que l’actuelle vice-secrétaire des Nations Unies, Amina J. Mohammed, a été accusée en 2017 par l’Environmental Investigation Agency d’avoir touché de l’argent de la mafia du bois chinoise. Elle aurait signé environ 4 000 permis CITES rétroactifs afin de permettre l’entrée en Chine d’une cargaison illégale de bois dit « kosso » d’une valeur d’au moins 300 millions de dollars (plus de 10 000 containers, rien que ça). Un rapport de l’Office des Nations Unies contre les drogues et le crime (UNODC) indiquait que le bois de rose kosso (Pterocarpus erinaceus) venait juste d’être listé en annexe II de la CITES en 2017.

« Étonnamment, après cet enregistrement à la CITES, les exportations africaines de bois de rose ont atteint des sommets. Le seul Nigeria a exporté quelque 750 000 mètres cubes de bois de rose en 2017, ce qui équivaut à environ quatre millions d’arbres ou à plus de 30 000 containers, soit une moyenne de près de 100 conteneurs exportés chaque jour[lv]. »

Pour sortir la CITES du bourbier, les auteurs du rapport « Modernising CITES » déjà cité plus haut voudraient prélever une taxe sur le commerce mondial d’espèces sauvages pour financer une meilleure régulation qui passerait, entre autres, par la digitalisation des transactions et des permis CITES. Autrement dit, il faudrait davantage de régulation – donc de bureaucratie – et toujours plus de technologie pour solutionner un problème engendré au départ par la bureaucratie et la technologie. Logique.

Le trafic d’espèces menacées connaît un essor fulgurant à cause de la technologie. Grâce à Internet, aux réseaux sociaux et aux plateformes de vente en ligne, il n’a jamais été aussi simple d’acheter et de vendre la marchandise. Un article du média public états-unien PBS titrait en 2020 « Au XXIe siècle, c’est le cyber-braconnage qui menace la faune sauvage ».

L’idée même de régulation – l’évolution de la société pourrait être contrôlée et dirigée par des décisions conscientes et rationnelles – relève du fantasme. Cette fiction puise sa source dans les récits héroïques d’un État providence domptant l’économie au bénéfice des faibles, un interventionnisme qui aurait soi-disant conduit à une baisse des inégalités au XXe siècle. L’historien Walter Scheidel affirme au contraire que la guerre est à l’origine de ce nivellement des inégalités. Depuis que la civilisation existe, seule la violence perturbe suffisamment le système pour rééquilibrer la répartition du pouvoir. Si l’interventionnisme n’a jamais fonctionné pour réduire les inégalités, son inefficacité est au moins aussi flagrante en matière environnementale. Les rares succès ne durent jamais bien longtemps dans un monde dominé par la société-machine évoluant selon des lois technologiques opposées aux lois biologiques. Du point de vue de la machine, protéger l’environnement est une aberration. Pour croître et se développer, la machine n’a pas besoin d’eau potable, ni d’atmosphère respirable ou de nourriture comestible ; elle a seulement besoin d’énergie. C’est pourquoi les techniciens – esclaves de la société-machine – construisent seulement des instruments destinés à étudier et surveiller l’évolution du déclin de la biodiversité. Imaginez une situation similaire dans le cas d’un médecin suivant l’état de santé d’un cancéreux. Aidé de scientifiques et d’ingénieurs, le médecin développerait des outils sophistiqués pour récolter davantage de données sur l’évolution de la tumeur, comprendre son évolution et son impact sur le patient sans jamais l’opérer. C’est l’attitude de la majorité des techniciens face à la sixième extinction. Pourtant, des solutions relativement simples existent. La simplification est la solution, pourrait-on dire.

On peut distinguer au moins trois éléments à la source du problème : l’absence de limites culturelles à l’exploitation du monde (tabous, interdits) ; le marché comme système d’échange hégémonique (la civilisation industrielle évolue maintenant vers une forme où chaque interaction sociale devient, grâce à la technologie, appropriable par le marché) ; un système technique hautement complexe qui asservit l’être humain (lire sur ce dernier point La Technique ou l’Enjeu du siècle, Jacques Ellul, 1954). L’histoire montre que l’existence d’une route commerciale connectant un marché et une ressource conduit presque toujours à la surexploitation de la ressource. L’extraction massive d’ivoire d’éléphant a démarré il y a au moins 500 ans, lorsque des navires marchands européens chargés d’or, de pièces d’argent, d’ivoire et de cuivre reliaient l’Afrique et l’Inde[lvi]. Plus les technologies progressaient (navigation, construction des navires, armes à feu), plus ce commerce basé sur l’extraction de ressources s’intensifiait pour finir par prendre des proportions dantesques au XIXe siècle. Les éléphants sont passés de 26 millions à 10 millions à l’abord du XXe siècle ; aujourd’hui on estime leur population à moins de 400 000[lvii]. Selon le biologiste Thomas Lovejoy, « les routes sont à la racine de la déforestation tropicale ». De son côté, le très respecté scientifique brésilien Eneas Salati a déclaré : « La meilleure chose à faire pour sauver l’Amazonie serait de bombarder toutes les routes. » Les axes de communication sont les artères du Léviathan ; sectionnez-les et vous provoquerez une hémorragie.

Pour stopper l’extraction industrielle de ressources naturelles responsable de plus de 90 % du déclin de la biodiversité et du stress hydrique[lviii], il faudrait donc bloquer d’une manière ou d’une autre les routes, les aéroports et les ports maritimes. Il faudrait aussi démanteler les installations énergétiques produisant le carburant – charbon, essence, diesel, gaz ou électricité – donnant vie aux machines qui extraient et déplacent des dizaines de milliards de tonnes de matières premières chaque année. Selon la BBC, le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND) a par le passé réduit d’un tiers la production pétrolière du Nigéria, provoquant des flambées du prix mondial de l’or noir[lix]. S’il suffit d’une poignée de types déterminés pour faire trembler l’industrie la plus puissante au monde, neutraliser le système techno-industriel n’a rien d’un vœu pieux.

Une chose est sûre, si aucune riposte efficace ne s’organise dans les années à venir, tout le pétrole, le gaz et le charbon seront extraits au cours des prochaines décennies ; des usines à biocarburant produiront de quoi pallier l’épuisement des stocks d’énergie fossile[lx] ; des technologies arrivées à maturité permettront d’exploiter de nouvelles ressources (conversion du charbon en pétrole (Coal-to-oil[lxi]), hydrates de méthane (15 à 150 fois les réserves prouvées de gaz naturel conventionnel[lxii]), forage dans le manteau terrestre[lxiii], innovations de l’industrie nucléaire[lxiv], etc.) ; des aspirateurs à CO2, des centrales éoliennes et solaires seront déployés partout où c’est possible ; des machines dévasteront les grands fonds océaniques à la recherche de métaux[lxv] ; la totalité de la croûte terrestre sera dynamitée, concassée et réduite en miettes pour en extraire de quoi sustenter l’appétit croissant en ressources du monstre. Il suffit pour s’en convaincre de reprendre l’histoire du XXe siècle ; avec la civilisation industrielle, tout est possible, surtout le pire.

Le MEND est né de la destruction écologique et sociale de la région du delta du Niger par l’industrie pétrolière. Sa raison d’être ? Chasser les majors étrangères de la région. Les méthodes du MEND incluent le kidnapping d’employés de l’industrie contre rançon, des attaques de tankers, plateformes et installations pétrolières, le sabotage de pipeline ainsi que le vol et la revente de brut sur le marché noir.

Conservation et colonialisme font bon ménage

« Les institutions internationales ne protègent pas la nature africaine, elles protègent une idée coloniale de l’Afrique. »

– Guillaume Blanc, L’invention du colonialisme vert, 2020.

L’historien de l’environnement Guillaume Blanc rappelle dans son livre que l’UICN n’a pas été créée en 1948, mais entre les deux guerres, quand la colonisation battait son plein. L’organisation existait déjà en 1934 sous le nom d’Office international pour la protection de la faune (OIPN), et ce dernier n’était en fait qu’une mise à jour de l’Office international de documentation et de corrélation pour la protection de la nature fondé en 1928. Guillaume Blanc montre dans son livre que la conservation fut l’un des instruments employés par l’Occident pour garder sous tutelle l’Afrique après les indépendances. Les administrateurs coloniaux changeaient simplement de casquette en rejoignant les institutions internationales nouvellement créées.

L’industrie de la conservation devenue hégémonique sur les cinq continents est une invention de l’oncle Sam, encore une. Son instrument principal – l’aire protégée (AP) – se décline en plusieurs catégories, le parc national étant de loin la plus célèbre d’entre elles. Au fondement de l’environnementalisme moderne se trouve l’idée parfaitement absurde que l’être humain, par essence, est une nuisance pour la nature. Partant de là, la seule solution possible pour préserver la diversité biologique consiste à déraciner les habitants de leurs terres natales en les expulsant, pour ensuite mettre la nature sous cloche. À l’extérieur de cette nature ainsi bunkérisée, le développement techno-industriel pourrait continuer sans entrave. La fameuse « compensation écologique » a en fait été inventée aux États-Unis il y a plus d’un siècle avec Yellowstone et Yosemite. Les industries extractives – industrie minière, sylviculture industrielle, etc. – sont par ailleurs très souvent impliquées dans la conservation et dans les projets d’aires protégées. Elles peuvent ainsi neutraliser les parties prenantes qui pourraient bloquer ou retarder le développement de leurs activités extractives ; elles peuvent également faire du greenwashing en communiquant sur cet engagement en faveur de la nature. Dès lors, on comprend aisément pourquoi la conservation s’accorde si bien avec la dynamique expansionniste et coloniale de la société industrielle. Malgré plus de 248 113 AP terrestres et 17 828 AP marines répertoriées aujourd’hui, soient près de 16 % des terres émergées et près de 8 % des océans, l’hécatombe écologique s’accélère chaque année[lxvi]. La conservation de la nature est une débâcle sur le plan écologique comme sur le plan social.

Illustration avec un pionnier : le célèbre parc de Yosemite. Renommée par les colons « Yosemite », la vallée Ahwahnee était habitée par le peuple Ahwahneechee depuis environ 4 000 ans, soit bien avant la naissance de l’Empire romain. Durant la ruée vers l’or de 1849, des milliers de Miwok furent tués et affamés par les colons. Plusieurs expéditions punitives, une première menée par une milice d’État en 1851, puis une autre par l’armée en 1852, massacrent les Indiens mais échouent à les expulser définitivement. Pendant plus de dix ans, les terres situées entre les rivières Merced et Tuolumne sont restées sous occupation militaire permanente et devinrent plus tard, en 1906, parc national sur ordre du président Theodore Roosevelt. La population indienne du parc décline peu à peu au cours du XXe siècle et les dernières maisons sont rasées en 1969[lxvii].

Malgré une violence et un racisme sans pareils, la mafia conservationniste glorifie encore et toujours ce modèle colonialiste incarné par l’aire protégée. Du célèbre biologiste états-unien Edward O. Wilson et son projet délirant Half-Earth, à Gilbert et Béatrice Cochet de l’association ASPAS avec leur réensauvagement autoritaire, tous ne jurent que par la mise sous cloche de la nature[lxviii]. Quant au National Geographic, il cultive avec assiduité l’héritage de « Teddy » Roosevelt[lxix]. Pourtant, son innovation réside surtout dans l’utilisation des parcs nationaux – environ 100 millions d’hectares d’AP créés sous sa présidence – comme instrument de l’État pour assimiler de force les Indiens en les privant de l’usage traditionnel de leurs terres.

Depuis, les États du monde entier, particulièrement dans les pays en voie de développement encore riches et abondants en espèces sauvages (le sous-développement industriel aidant), ont intégré l’AP à leur boîte à outils pour « moderniser, uniformiser, détruire » (James C. Scott). Dans bien des cas, l’État utilise la création d’AP pour déraciner les peuples traditionnels bloquant l’accès aux ressources (terre, bois, métaux, pétrole, gaz, etc.), le tout avec des financements publics et privés provenant des institutions internationales, des banques de développement et de grandes firmes pour la plupart occidentales. Selon le sociologue de la ruralité Charles C. Geisler, il existe en Afrique « des cas bien connus d’expulsions massives […] en Ouganda, au Botswana, au Cameroun, à Madagascar, en Afrique du Sud, au Togo, au Zimbabwe, au Rwanda et en République démocratique du Congo, touchant près d’un demi-million de personnes. » Dans le monde, en un peu plus d’un siècle, la création d’aires protégées aurait potentiellement déplacé des millions de personnes de leurs terres ancestrales. En 2011 sortait le livre Conservation Refugees aux éditions MIT Press, une longue enquête sur ces réfugiés d’un nouveau genre réalisée par le journaliste d’investigation Mark Dowie (nous avons traduit deux extraits ici et ).

En 2016, National Geographic publiait un excellent reportage réalisé par l’autrice Emma Marris dans le parc national de Manu, au Pérou. C’est un endroit d’une grande richesse animale et végétale. Le parc est habité par les Matsigenka qui y pêchent et y chassent de manière traditionnelle sans menacer d’extinction aucune espèce. Malgré cette réalité, d’éminents biologistes comme John Terborgh veulent voir les Indiens quitter la zone.

Le palmarès du gang UICN se résume à un génocide culturel doublé d’un écocide. Car les terres débarrassées de leurs habitants laissent un boulevard aux industries extractives opérant avec la bénédiction de l’État. On ne compte plus les AP où sont autorisées les activités industrielles[lxx]. Citons par exemple le pétrolier français Total dans le parc des Murchison Falls en Ouganda et le pétrolier canadien ReconAfrica en Namibie dans la zone de conservation transfrontalière de Kavango-Zambezi[lxxi]. Pour ne rien arranger, les habitants expulsés de leurs terres s’entassent dans des camps de réfugiés ; se retrouvant sans moyens de subsistance, ils sont condamnés à braconner pour survivre ou braconnent par vengeance. Mark Dowie évoque le cas de Maasaï tuant des lions avant de traîner leurs cadavres jusqu’aux lodges écotouristiques. Le message est on ne peut plus clair. Parfois, ce sont des organisations mafieuses qui ciblent les « réfugiés de la conservation » pour les recruter comme braconniers. Suite aux expulsions, la biodiversité décline aussi en raison de la disparition des relations symbiotiques existant entre les habitants et leur territoire. À Yosemite, les scientifiques ont découvert que la biodiversité végétale a chuté depuis l’expulsion des Indiens. Une autre donnée vient finir d’achever ce mythe d’un être humain programmé pour détruire : 80 % de la biodiversité mondiale se concentre dans les terres utilisées, occupées ou gérées par des peuples autochtones depuis des siècles, parfois des millénaires[lxxii].

L’étude d’une organisation comme l’UICN, et plus généralement du cartel de la conservation, révèle une chose déterminante pour notre avenir à tous : changer le système de l’intérieur est complètement illusoire. Toute organisation fréquentable (par opposition à radicale) pouvant potentiellement devenir un frein au développement industriel et technologique finit toujours par être corrompue. Dans un système mafieux où règne la loi du plus fort, la corruption est systémique. Il n’y a par conséquent rien à attendre de la prochaine COP 15 sur la biodiversité, pas plus que de la prochaine COP 26 sur le climat, si ce n’est de nouvelles réglementations pour privatiser tout ce qui peut l’être (eau, air, séquences génétiques, espèces, forêts, relations sociales, ordre social, etc.). L’un des grands avocats de la financiarisation de la biosphère est Pavan Sukhdev, un ancien banquier qui préside aujourd’hui le WWF International.

La solution à notre problème est la simplification. Celle-ci peut se résumer en deux étapes :

1) Stopper le système techno-industriel hors de contrôle, puis le démanteler en totalité.

2) Reprendre le pouvoir sur notre destinée en adoptant des modes de vie à échelle régionale et humaine, low tech, sans machines ni électricité : l’avenir est à la paysannerie et à l’artisanat, au pastoralisme et à la cueillette, à la chasse et à la pêche.

L’utopie consiste à croire que l’animal humain peut continuer à vivre éternellement au sein d’une société de masse, dans un milieu artificialisé à l’extrême (la ville), sans travailler de ses mains et sans produire lui-même ses outils, sa subsistance. L’infinie diversité des sociétés rurales constitue plus de 99% de l’histoire humaine. Bien que rudes et parfois violents, ces cultures et ces modes de vie évoluant au fil des cycles saisonniers et journaliers naturels ont apporté bien-être et prospérité à des générations d’humains durant des millénaires. Croire que cet héritage est arriéré ou archaïque n’a rien d’un progrès, c’est tout juste de la bêtise.



[i] https://www.iucn.org/fr/a-propos/union/commissions

[ii] https://www.iucn.org/theme/protected-areas/about/protected-area-categories

[iii] https://www.iucnredlist.org/about/background-history

[iv] https://www.iucn.org/fr/node/26189

[v] https://www.wwf.fr/congres-mondial-nature-uicn

[vi] https://www.greenpeace.fr/espace-presse/congres-de-luicn-la-france-attendue-au-tournant/

[vii] https://fnepaca.fr/2021/08/24/france-nature-environnement-au-congres-mondial-de-la-nature/

[viii] https://www.lpo.fr/actualites/du-3-au-11-septembre-2021-congres-mondial-de-la-nature-a-marseille

[ix] https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement-du-mardi-31-aout-2021

[x] https://www.bfmtv.com/marseille/congres-mondial-de-la-nature-de-l-uicn-a-marseille_DN-202109010337.html

[xi] https://www.linfodurable.fr/politique/uicn-marseille-le-sommet-international-pour-la-protection-de-la-nature-se-prepare-28358

[xii] https://www.lefigaro.fr/sciences/a-marseille-un-sommet-mondial-pour-tenter-de-sauver-la-nature-20210902

[xiii] https://www.challenges.fr/entreprise/environnement/le-congres-mondial-de-l-uicn-ouvre-ses-portes-aujourd-hui-a-marseille_779188

[xiv] https://www.lexpress.fr/actualites/1/actualite/uicn-pour-les-lions-et-guepards-une-liste-rouge-pas-si-protectrice_2157641.html

[xv] https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/luicn-lorganisation-qui-chuchote-a-loreille-des-etats-1343038

[xvi] https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/02/les-mammiferes-marins-et-les-vieilles-forets-au-c-ur-des-debats-de-l-uicn_6093118_3244.html

[xvii] https://information.tv5monde.com/info/uicn-pour-les-lions-et-guepards-une-liste-rouge-pas-si-protectrice-422756

[xviii] https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/a-marseille-un-congres-mondial-pour-enrayer-le-declin-de-la-biodiversite-20210823_AEFBTHSV6REZNHGWEP3JLBLYBE/

[xix] https://www.nouvelobs.com/monde/20210903.AFP2153/le-monde-au-chevet-d-une-nature-en-danger-au-congres-de-l-uicn.html

[xx] https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/l-agenda-climat-et-biodiversite-le-rattrapage-des-rendez-vous-manques-150088.html

[xxi] https://www.geo.fr/environnement/le-monde-au-chevet-dune-nature-en-danger-au-congres-de-luicn-206124

[xxii] https://www.environnement-magazine.fr/biodiversite/article/2021/09/02/135923/congres-uicn-marseille-derniere-etape-avant-cop15-biodiversite

[xxiii] https://www.sudouest.fr/environnement/le-monde-au-chevet-d-une-nature-en-danger-au-congres-de-l-uicn-a-marseille-5688904.php

[xxiv] https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/les-enjeux-du-congres-2021-de-l-uicn_157231

[xxv] https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/marseille-un-congres-mondial-de-la-nature-pourquoi-comment-avec-qui-l-article-a-lire-pour-tout-savoir-2234515.html

[xxvi] https://www.20minutes.fr/planete/3100579-20210903-congres-mondial-nature-preservation-biodiversite-passe-aussi-education

[xxvii] https://www.france24.com/fr/plan%C3%A8te/20210902-%C3%A0-marseille-les-ong-comptent-exiger-des-mesures-concr%C3%A8tes-pour-sauver-la-biodiversit%C3%A9

[xxviii] https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/congres-mondial-de-la-nature-38-500-especes-sont-menacees-les-dragons-de-komodo-desormais-en-danger_4759993.html

[xxix] https://reporterre.net/Congres-mondial-de-la-nature-a-Marseille-les-cles-pour-comprendre

[xxx] https://www.iucncongress2020.org/fr/propos/sponsors-et-partenaires

[xxxi] https://www.nrdc.org/experts/courtenay-lewis/sfis-proposed-updates-offer-greenwashing-not-solutions

[xxxii] https://www.forests.org/board/

[xxxiii] https://wrm.org.uy/fr/les-articles-du-bulletin-wrm/section1/le-greenwashing-continue-le-fsc-certifie-que-les-plantations-industrielles-sont-des-forets-et-la-rspo-que-les-plantations-de-palmiers-a-huile-sont-durables/

[xxxiv] https://ofb.gouv.fr/actualites/ladn-environnemental

[xxxv] https://cepn.univ-paris13.fr/working-paper-n2018-12/

[xxxvi] https://reporterre.net/BASF-le-geant-de-la-chimie-mondiale-s-approprie-la-biodiversite-des-oceans

[xxxvii] https://www.iucncongress2020.org/fr/le-congres/exposition/exposants

[xxxviii] https://www.engie.com/news/UICN-congres-mondial-nature-2021-biodiversite

[xxxix] https://www.iucnredlist.org/about/sponsors

[xl] https://www.iucn.org/about/donors-and-partners/patrons-nature

[xli] https://open.iucn.org/donors

[xlii] https://mava-foundation.org/fr/a-propos/dr-luc-hoffmann/

[xliii] http://www.vale.com/esg/en/Pages/RenovaFoundation.aspx

[xliv] https://portals.iucn.org/library/sites/library/files/documents/2020-025-Fr.pdf

[xlv] https://www.iucncongress2020.org/fr/programme/speakers/keith-tuffley-0

[xlvi] https://capitalscoalition.org/the-coalition/organisation-directory/

[xlvii] https://www.vie-publique.fr/questions-reponses/281316-le-congres-mondial-de-la-nature-et-luicn-en-sept-questions

[xlviii] https://wrm.org.uy/fr/les-articles-du-bulletin-wrm/notre-opinion/la-nature-nest-pas-une-solution/

[xlix] https://www.iucncongress2020.org/fr/propos/plus-de-70-ans-dimpact

[l] https://stateoftheunion.eui.eu/2019/non-majoritarian-institutions-political-pressure/

[li] https://cites.org/fra/disc/what.php

[lii] https://natureneedsmore.org/wp-content/uploads/2021/06/Modernising-CITES-Web-Version.pdf

[liii] https://wilang.org/commerce-animaux-sauvages-un-cinquieme-des-especes/

[liv] https://ensia.com/features/cites/

[lv] https://www.unodc.org/unodc/fr/data-and-analysis/wildlife.html

[lvi] https://wilang.org/commerce-mondial-ennemi-elephants-depuis-500-ans/

[lvii] http://www.greatelephantcensus.com/

[lviii] https://www.resourcepanel.org/fr/rapports/perspectives-des-ressources-mondiales

[lix] https://www.bbc.com/news/world-africa-11467394

[lx] https://www.ecologie.gouv.fr/biocarburants

[lxi] https://en.wikipedia.org/wiki/Coal_liquefaction

[lxii] https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/hydrates-de-methane

[lxiii] https://www.smithsonianmag.com/science-nature/decades-long-quest-drill-earths-mantle-may-soon-hit-pay-dirt-180957908/

[lxiv] https://www.energy.gov/ne/articles/3-innovations-transforming-nuclear-industry

[lxv] https://www.bbc.com/news/science-environment-57687129

[lxvi] https://www.protectedplanet.net/en

[lxvii] https://www.nps.gov/yose/learn/historyculture/their-lifeways.htm

[lxviii] https://reporterre.net/La-tentation-d-un-reensauvagement-autoritaire

[lxix] https://www.nationalgeographic.com/travel/article/theodore-roosevelt-national-park-examining-a-complicated-legacy

[lxx] https://www.rainforestfoundationuk.org/extractive-industries-inside-protected-areas-a-double-blow-for-forest-communities

[lxxi] https://www.la-croix.com/Monde/Ouganda-Total-piege-lor-noir-2021-04-23-1201152289

https://www.nationalgeographic.com/animals/article/oil-exploration-company-in-okavango-wilderness-misled-investors-sec-complaint-says

[lxxii] https://www.worldbank.org/en/topic/indigenouspeoples#1

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